Nicolas Werth, né en 1950, est un historien français spécialiste de l’histoire de l’Union soviétique. Il est directeur de recherche à l’Institut d'histoire du temps présent, affilié au CNRS. Le père de Nicolas Werth est le journaliste anglais Alexander Werth d'ascendance russe, qui a passé en URSS les années de guerre. Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud (L SC 1970), agrégé d'histoire, Nicolas Werth a enseigné dans le secondaire et à l’étranger (Minsk, New York, Moscou, Shanghaï). Il a occupé le poste d’attaché culturel auprès de l’ambassade de France à Moscou durant la perestroïka (1985-1989). Entré au CNRS en 1989, Nicolas Werth s’est consacré depuis son premier livre (Être communiste en URSS sous Staline, Gallimard, 1981) à l'histoire soviétique. C'est particulièrement l'histoire sociale des années 1920-1930 qui l'intéresse, notamment les rapports entre le pouvoir et la société (violence étatique, résistances sociales…). Son histoire de l´Union soviétique parue en 1992, un de ses livres à vocation synthétique sur la période allant de la fin de l'Empire russe à la Communauté des États indépendants, est systématiquement cité à sa sortie et dans les années qui suivent dans les bibliographies des classes préparatoire aux grandes écoles et dans les universités. Il n'est pas rare à l'époque de l'entendre désigné sous la forme «le Nicolas Werth», tant il fait figure de référence. Nicolas Werth participe depuis 1997 au séminaire «Histoire soviétique: sources et méthodes», placé sous la direction de Wladimir Berelowitch, du Centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC) de l'EHESS. Il est par ailleurs membre des comités de rédaction de Vingtième Siècle. Revue d'histoire et des Cahiers du monde russe. Nourrissant sa réflexion et ses travaux, non seulement des acquis de la soviétologie occidentale, mais aussi des travaux de ses collègues russes (le russe étant sa langue maternelle), il place ses recherches dans la perspective d'un dépassement du clivage entre «école du totalitarisme» et «école révisionniste» , le considérant comme obsolète après l'effondrement de l'URSS et l'ouverture au moins partielle des archives. Pourtant, par son attachement à l'histoire sociale, «longtemps restée la parente pauvre d'une soviétologie axée exclusivement sur le politique», il se place plutôt dans la perspective des travaux des historiens «révisionnistes». Il explique d'ailleurs, à l'opposé de certains soviétologues qui pensaient que le contrôle totalitaire de la société soviétique avait été effectif, que les rapports de la police politique «dévoilent souvent la distorsion existant entre une réalité voulue et la réalité des faits». Auteur de la partie du Livre noir du communisme consacrée à la Russie soviétique et à l'URSS, il s’est publiquement démarqué de l’idée contenue dans la préface de Stéphane Courtois selon laquelle le communisme serait par essence criminogène. Il a également dénoncé, concernant cet ouvrage, des chiffres faux, et «une dérive de l'histoire exclusivement policière». ... Source: Article "Nicolas Werth" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.