Louisa Ighilahriz, dite Louisette (en kabyle : Lwizet Iɣil-aḥriz) née le 22 août 1936 à Oujda (Maroc), est une militante nationaliste algérienne durant la guerre d'Algérie. Issue d'une famille originaire de Kabylie, engagée dans le combat nationaliste, Louisette s'installe avec sa famille à Alger en 1948. Étudiante, elle s'engage à 20 ans dans les rangs du FLN de la Zone autonome d'Alger à la veille de la bataille d'Alger fin 1956 sous le nom de Lila. Elle participe à la grève des lycéens, puis prend la fuite dans le maquis lorsqu'elle est activement recherchée par la suite. Elle fait partie du réseau français de soutien au FLN des « porteurs de valises » pendant la bataille d'Alger. Grièvement blessée aux côtés de son chef de réseau, Saïd Bakel lors d'une embuscade, le 28 septembre 1957 à Chebli, dans la wilaya IV, elle est rapatriée d'urgence à la 10e DP (division parachutiste) où elle déclare avoir subi de nombreuses tortures qu'elle attribue notamment au capitaine Graziani. Souffrante, elle est transférée après l’intervention d'un médecin de l'armée française, le commandant Richaud, dans une prison algérienne. Plus tard, elle sera envoyée dans plusieurs prisons françaises des Baumettes, La Roquette, Amiens, Fresnes, Bordeaux, Pau, Toulouse. Mise en résidence surveillée en Corse, elle s'enfuit de Bastia le 16 février 1962, aidée par de nombreux Français dont son avocat Marcel Manville et des militants communistes français qui l'hébergent à Nice jusqu'à l'indépendance de l'Algérie. Elle retourne en Algérie où elle continue à mener différents combats politiques. Louisette Ighilahriz, psychologue de formation et de métier, a été décorée à plusieurs reprises par des autorités de son pays pour sa participation à l'indépendance de l'Algérie.